Au moment des devoirs, mon enfant a besoin d’énormément de temps pour se mettre à la tâche : caprices ou difficultés ?
Le moment des devoirs est devenu petit à petit une vraie « galère » : mon enfant trouve tous les prétextes imaginables pour ne pas commencer le travail demandé. Il tourne autour de la tâche en évitant de passer à l’action. Je me demande si cette attitude relève du caprice ou s’il rencontre une réelle difficulté.
Si ce comportement est récurrent il peut refléter une vraie difficulté qu’il s’agit de prendre au sérieux. Le fait d’éviter de se mettre au travail peut être dû à une peur d’échouer. L’enfant ressent une pression par rapport au résultat final et préfère ne pas essayer plutôt que de risquer l’échec. Cette pression, il peut se la mettre lui-même ou bien elle peut venir de son environnement (par exemple : parents, enseignants,…). Dans les deux cas, il est utile de rappeler à l’enfant qu’il est là pour apprendre et que l’apprentissage est un chemin qui passe par des doutes, des essais, des erreurs.
Rappeler à l’enfant qu’on attend de lui qu’il « essaie » et qu’il a le droit de se tromper car l’erreur fait partie du processus d’apprentissage. Décharger l’enfant d’une attente de résultat va lui permettre d’envisager plus sereinement la tâche à accomplir. Le défi pour l’enfant consiste à oser se prêter au jeu tout en ayant aucune certitude de réussite. Le simple fait d’accepter d’agir dans l’incertitude peut représenter à lui seul un immense challenge pour l’enfant – auquel s’ajoutera la nécessité de persévérer dans l’effort. Pour soutenir cet engagement délicat il est bon d’accompagner les efforts de l’enfant en soulignant les progrès réalisés aussi bien en matière d’attitude face à la tâche (p. ex. engagement, persévérance) que de réalisations. Attirer l’attention de l’enfant sur le chemin parcouru (comparaison de différentes réalisations à travers le temps) peut être d’une aide précieuse pour soutenir son engagement dans les tâches. Ceci lui permettra de sortir de l’idée négative qu’il peut avoir de lui (« je suis incompétent ») et de se voir comme « plus ou moins compétent » au fil du temps.
L’enfant qui manque de confiance en lui a donc avant toute chose besoin d’être sécurisé : on n’attend pas de lui qu’il réussisse parfaitement mais qu’il s’autorise à essayer et à essayer encore malgré les incertitudes qui accompagnent toute initiative d’apprentissage.
Article écrit par Alexia Forget